2016-2022
Le projet Les choses douces débute en 2016 lors d’une résidence de recherche au centre d’artistes en art imprimé Zocalo (Longueuil, Qc). À terme, la série sera constituée de 26 estampes (éditées et numérotées) réalisées en photogravure et en impression numérique à jet d’encre.
À la manière d’un herbier qui, en botanique, est un support physique rassemblant la collection de différentes études de plantes aplaties, je collecte des traces graphiques laissées par mes objets d’ateliers: boîte de carton, fragments de plastique, vieille chape de silicone, acétates abimées, etc. Pour créer ces images, j’ai recours à une technique inspirée du photogramme, c’est-à-dire que j’utilise le volume, la forme et les propriétés du matériau de chaque objet pour altérer le passage de la lumière, ce qui donne lieu chaque fois à des ombres singulières. Les objets que je choisis sont a priori anodins, mais sont tous liés par mon rapport à eux qui est empreint de douceur. Par leur présence malgré le temps qui passe, j’expérimente une charge mémorielle transmise par le souvenir de mes nombreuses manipulations, et, paradoxalement, par l’affirmation que tout retour dans le passé est impossible.
La photogravure est un moyen que je prends pour libérer l’objet de sa dimension matérielle pour ne préserver que son empreinte indicielle. Je suis fortement inspirée par une esthétique qui s’apparente au positif de l’imagerie radiographique, ou encore, à celle de l’ombre chinoise.
Les choses douces - a Gravure sur plaque photopolymère et impression numérique à jet d'encre. © Jean-Michael Seminaro
© Jean-Michael Seminaro
