Chercher à effacer la lumière
2019
Chercher à effacer la lumière est un projet de recherche rendu possible grâce au soutien du Conseils des arts de Longueuil.
En collaboration avec Guy Loyer, artiste du verre de formation, ainsi que par l’accès aux équipements spécialisés de l’atelier Verre Design (St-Pie, Qc.), je m’initie au travail du verre pour explorer le potentiel de ce matériau de création en sculpture.
Mon intérêt pour le verre découle d’une expérience d’atelier où je me servais d’un tas de plastique et de verre avec l’intention d’altérer le passage de la lumière. Je m’intéressais à ces matériaux pour les ombres qui pouvaient être générées selon les propriétés de chacun. J’avais placé chaque morceau de plastique et de verre sur son chant, c’est-à-dire sur la partie latérale étroite correspondant à son contour. De ce processus, j’ai pu non seulement transcrire la matérialité singulière à chaque morceau de plastique et de verre, mais aussi inscrire la trace d’un jeu de réfraction de la lumière qui se cogne à la paroi de chaque pièce (voir projet Les choses douces - c).
J’ai alors compris qu’il ne s’agit pas qu’un matériau soit transparent pour en soustraire ses qualités de présence. La transparence n’est pas un synonyme d’invisibilité ¾ et là est tout le potentiel artistique du verre pour moi.
Parallèlement à ce qui se passe à l’atelier, la question de la transparence est assez populaire sur le plan politique et social. La transparence est un qualificatif largement employé pour donner plus de crédit à ses propos ou pour en distinguer la valeur par rapport à autrui. De tous ces débats qui animent notre actualité et desquels je ne compte plus les fois où le mot transparence est prononcé, je ne suis pas si curieuse de savoir si une information est véridique. Je m’interroge davantage sur le dispositif et les mécanismes qui me travaillent personnellement et tendent à me convaincre. Le fait de perdre son interlocuteur à force de discourir sur des points insignifiants ou de faire de la rétention d’information volontaire sont quelques indices de présence d’une instrumentalisation.
Les dispositifs ou les mécanismes font partie d’un système de fonctionnement à partir duquel j’ai élaboré ma présente recherche. Avec mon projet, l’objectif est de Chercher à effacer la lumière qui traverse le verre. Non pas « effacer » dans le sens d’éliminer, mais dans le sens de brouiller pour créer un dysfonctionnement. Mon hypothèse est qu’en explorant des formules et des méthodes de fabrication du verre (en partie non orthodoxes), je viendrai, d’une part, agir sur la capacité du verre à laisser passer la lumière sans perdre toute transparence, et, d’autre part, je donnerai lieu à des états limites du matériau pour que s’inscrive formellement la mémoire d’un processus de transformation.
Expositions :
Dimanche 23 octobre au dimanche 27 novembre 2022 au Centre d’exposition du Vieux Presbytère de Saint-Bruno-de-Montarville
Entrevue au centre d’exposition du Vieux Presbytère de Saint-Bruno-de-Montarville